Article de la MDPH 33 du Département de la Gironde
par Theo Martin
À travers son confestacle (confession-spectacle ou conférence-spectacle) «Bipolaire, Be Happy!», Thierry Rebollo partage l’histoire de sa vie. Il livre un témoignage poignant et humoristique sur les troubles qui l’ont accompagné durant une partie de son existence.
Récit percutant
C’est par cet événement qu’il a décidé de débuter son spectacle. Il y raconte comment son existence a totalement dérapé, son voyage en Australie durant lequel ses troubles se sont révélés ainsi que son diagnostic de bipolarité. Pour en savoir plus, nous vous invitons à assister à l’une de ses performances. La suite ? Il l’évoque lui-même :
C’est quand même une ouverture vers l’espoir car après j’ai appris que j’étais stabilisé grâce à un traitement, grâce à une thérapie, grâce à la famille, grâce aux psychiatres, un peu grâce à moi aussi.
Afin de partager son expérience et d’inspirer ses pairs, il est devenu, dans la foulée, pair-aidant à la Tour de Gassies. En parallèle, il s’est inscrit à des cours d’improvisation au café-théâtre « drôle de scène ». C’est de là qu’est née son idée de confestacle :
J’ai raconté l’histoire de l’ascenseur sur scène et mon prof de théâtre et tous les élèves étaient scotchés. Ils avaient la chair de poule. […] Mon prof m’a dit “Continues, t’as quelque chose qui pourrait intéresser les gens, aider les gens”.
Message d’espoir
La représentation qu’il en a faite lors du colloque « Gironde 100% inclusive » était la sixième en date. L’accueil reçu est la plupart du temps élogieux : Thierry Rebollo répand un message d’espoir. Toutefois, il évoque une anecdote assez surprenante :
Je l’avais fait à la Tour de Gassies et quand j’ai commencé à raconter l’anecdote de l’ascenseur, il y a un monsieur qui est parti. Les soignants m’ont dit après coup que cette personne était en plein délire au moment de la représentation et qu’elle avait eu peur.
C’est ainsi une histoire qui peut être inspirante comme douloureuse selon la sensibilité de chacun, mais elle est bien réelle. Thierry Rebollo est stabilisé depuis 3 ans, sa dernière hospitalisation remonte à 2006 et sa dernière crise à 2017, face au décès d’un cousin. Cette stabilité il la doit à un traitement personnalisé et adapté au cours du temps. En effet, il n’existe pas de solution miracle comme il le mentionne :
La bipolarité c’est comme un millefeuille et chaque couche du millefeuille représente une personne vivant sa bipolarité.
Lui a appris à vivre avec et se veut être un exemple, raison pour laquelle il dédramatise un destin originellement cruel, devenu vecteur d’optimisme.